CONTEXTE

Les périodes de grande sécheresse du 18ème siècle incitent, dès 1760, l’administration provinciale du Dauphiné à se pencher sur le problème de l’alimentation en eau de la Plaine de Valence.

Cette démarche aboutira à la création du barrage d’Auberives-en-Royans situé sur la rivière Bourne et du canal du même nom, à la fin du 19ème siècle.

Le barrage a été construit en 1877-79 après autorisation par le décret du Président de la République du 1er Juin 1875. Le canal est inauguré le 18 octobre 1879.

Après la faillite de la société du canal de la Bourne, concessionnaire des ouvrages (barrage et canaux) en 1932, L’ETAT FRANCAIS a confié, par la convention du 4 septembre 1933, la gestion de ces aménagements aux collectivités locales via le Syndicat d’Irrigation Drômois (Ex-Syndicat Intercommunal du Canal de la Bourne).

Le canal principal est alimenté avec un débit maximum de 7 m3/s (prélèvement autorisé par le Cahier des Charges approuvé par la loi du 21 Mai 1874, modifié par la loi du 22 Juillet 1887 et l’additif annexé à la loi du 21 Mars 1913). Cette alimentation est complétée par 3 stations de pompage dans l’Isère sur les communes de la Baume d’Hostun, Eymeux et Chatuzange le Goubet d’une capacité cumulée totale de 8.8 m3/s.

Afin d’assurer sa viabilité économique, l’ETAT FRANCAIS, propriétaire de l’ouvrage et son gestionnaire ont développé d’autres usages que l’irrigation agricole. La production hydroélectrique a été développée avec la construction des centrales hydroélectriques de l’Ecancière en 1917 et d’Auberives en 1984. L’arrosage de jardins et d’espaces verts communaux a été développé dans les années 70-80 en lien avec l’expansion de l’urbanisation dans la plaine de Valence.

 Le barrage a fait l’objet d’une 1ère campagne de rénovation et de consolidation en 1984 avec le couronnement de la crête du barrage et l’ancrage par tirants dans le substratum mollassique. Conjointement à ces travaux, la centrale hydroélectrique de l’Ecancière a été construite.

Descriptif de l’ouvrage

Le barrage fonctionne comme un seuil et sert à rehausser le niveau de la rivière Bourne pour permettre le fonctionnement de la prise d’eau du canal de la Bourne. Ce canal d’une longueur de 46 Km dessert en eau d’irrigation l’ensemble de la Plaine de Valence. Une centrale hydroélectrique implantée sur le canal au lieu-dit l’Ecancière permet également la production d’hydroélectricité.

C’est un barrage de type poids en maçonnerie avec un noyau en béton, de 18 m de haut au-dessus des fondations et de 12 m de haut au-dessus du lit aval. Il est entièrement déversant.

La crête déversante mesure 70 m de long et se situe à la cote 194.54 m NGF. L’ouvrage est courbe (rayon de 95 m et angle d’ouverture de 43°)

La retenue créée a une capacité de 600 000 m3, elle est partiellement comblée par les apports sédimentaires de la rivière Bourne et surtout de son affluent la Vernaison.

Une prise d’eau sur la rivière Lyonne permet une alimentation complémentaire de la retenue (via le canal de la Lyonne).

 L’ouvrage est équipé de 2 galeries latérales (une sur chaque rive) creusées directement dans le substratum molassique, d’une section de 14.8 m2 équipée chacune de 3 vannes « Wagon » d’une capacité unitaire de 42 m3/s (lorsque le plan d’eau est à la cote 194.54 m NGF) donc une capacité d’évacuation totale de 252 m3/s.

 Ces galeries sont actuellement utilisées pour :

  • La vidange de l’ouvrage,
  • La gestion des crues.

 Ces galeries seront utilisées à l’avenir pour assurer le transit sédimentaire. 

Cet ouvrage est classé en catégorie C en application des prescriptions relatives à la sécurité des ouvrages hydrauliques fixées par le décret 2007-1735 du 11 décembre 2007.

Objectif de l’étude d’AVP

Cette opération a pour objectif de mettre en conformité réglementaire cet ouvrage, d’améliorer son fonctionnement et sa sécurité (vis à vis de la faune et de la flore de la rivière Bourne, du grand public, des agents d’exploitation, etc…) et de remédier à l’usure du temps et à quelques dégradations mineures tout en examinant les possibilités d’augmenter la production d’énergie renouvelable sur ce site.

L’ensemble des points suivants seront à minima inclus dans les travaux de rénovation de l’ouvrage :

             1 Renouvellement des vannes de fond

Renouvellement des 6 vannes de fond du barrage et adaptation aux contraintes suivantes :

  • Régulation éventuelle du débit réservé,
  • Gestion des crues,
  • Réalisation des chasses sédimentaires.

             2 Régulation du débit réservé

Mise en place de dispositif technique permettant la restitution et la régulation du débit réservé

             3 Fosses de dissipation d’énergie

Rénovation des fosses de dissipation d’énergie de la lame déversante du barrage

             4 Rénovation des galeries Rive Droite (RD) et Rive Gauche (RG)

Rénovation des 2 galeries de fond contournant le barrage et adaptation aux contraintes de réalisation de chasses sédimentaires. Dérivation de tous les apports d’eau dans les galeries n’ayant pas un lien avec la retenue.

             5 Rénovation des locaux RD et RG de manœuvres des vannes de fond

             6 Rénovation de la passe à poissons et notamment des conditions d’attrait de la passe à poissons

             7 Mise en place d’organes de mesures des débits :

  • Débit réservé
  • Débit de la passe à poisson
  • Débit d’apport du canal de la Lyonne

            8 Examen détaillé de l’état du parement amont de l’ouvrage et rénovation partielle de celui-ci

             9 Reprise des 2 drains sous l’ouvrage partiellement endommagé

            10 Rénovation des locaux RD et construction de locaux d’exploitation en rive gauche

            11 Rénovation de l’ensemble de l’installation de contrôle – commande de l’ouvrage :

  • Système hydraulique de commandes des vannes,
  • Systèmes de mesures de contrôle,
  • Système de commandes des vannes et ouvrages annexes,
  • Installations électriques,
  • Automatisme,
  • Dispositifs d’alerte,
  • Report et gestion de l’information.

Objectifs : le dispositif de contrôle-commande devra permettre au SID de gérer efficacement :

  • Les périodes de crue
  • Les chasses sédimentaires
  • Le débit réservé
  • La sécurité des tiers situés à l’aval de l’ouvrage

            12 Mise en place d’un dispositif de gestion des embâcles

Objectif : éviter toute intrusion d’embâcles dans les galeries par l’intermédiaire des vannes de fond lors des chasses sédimentaires ou des vidanges de la retenue.

             13 Mise en place d’un poste de mesure en continu de la qualité des eaux  

Objectif : mesure de la qualité des eaux transitée lors des chasses sédimentaires pour le pilotage de celles-ci (turbidité – Ph, NH4, O2 etc…) en accord avec l’arrêté relatif aux chasses sédimentaires.

             14 Mise en sécurité de l’exploitation du barrage

Objectif : Suppression de la passerelle implantée sur le crête du barrage, tout en maintenant l’accessibilité aux points de suivi topo de l’ouvrage.

              15 Turbinage du débit réservé

Le prestataire examinera l’opportunité d’inclure dans les travaux de rénovation du barrage d’Auberives en Royans, le turbinage du débit réservé. Les contraintes liées aux raccordement au réseau électrique seront également prises en compte.

Calendrier et avancement

Le marché a été attribué à la Société du Canal de Provence en août 2022.

Des investigations (Diagnostic amiante et plomb, Investigations subaquatiques et topographiques, géoradar et géotechnique) ont été réalisées.

Le planning actuel de l’étude prévoit un rendu pour juin 2024 et d’un porter à connaissance de l’ensemble des travaux d’ici décembre 2024.

Coût et financement

Le montant de l’étude est de 93 740,80 € HT.

Elle est autofinancée par le SID sur ses fonds propres.